Allez sur ce nouveau blog je peux me lâcher et raconter tout... tou ce qui me pèse, me coute, me fait mal, m'angoisse et ce sans peur que quelqu'un de ma famille puisse lire tout ça et être bléssé à son tour. Alors je me lance et en cette période festive je vais vous raconter pourquoi moi Noël, j'aime pas...

En même temps ça me fait bizarre de parler de tout ça, parce que finalement je parle beaucoup de ma vie d'adulte aujourd'hui (et ces dernières années) mais très peu de mon enfance et là le soucis vient bien de là.

Avec une maman dépressive chronique et un papa alcoolique depuis très longtemps, le couple constitué par mes parents a toujouts été "explosif" (pour ne pas dire que j'ai jamais compris ce qu'ils faisaient ensemble). Maman était toujours borderline et papa avait toujours une énorme colère refoulée (qu'il a encore d'ailleurs, normal parce qu'il n'en a pas conscience et donc n'a rien travaillé), du coup chaque Noël était forcément uen source de pression sociale.

Noël c'est LE moment de l'année où il faut montrer que tout va bien, qu'on est heureux et qu'on est une famille parfaite. Maman se devait de faire le réveillon à la maison (au début ça tournait entre 3 familles d'amis puis 2 puis 1) et tout devait être parfait et de mieux en mieux d'année en année. Le repas devait être original et bon, la déco pareille et éventuellement prévoir des animations. Tout ça c'était du stress en barre. Le sapin devait être parfait, grand beau, merveilleux et différent tous les ans, chaque fois plus beau, plus original (et mieux que ceux des amis mais ça fallait pas le dire parce qu'il faut aussi être humble). La décoration du sapin se faisait vers le 15 décembre, et toujours avec des chants de Noël en fond. (ça devait être le seul jour de l'année où la télé était éteinte au profit des chants de Noël). un sapin sans chants de Noël était un sapin gaché. Il fallait qu'on soit heureux, souriants, tous, enfin surtout ma soeur et moi parce qu'il fallait que ma mère soit heureuse et que donc rien ne la perturbe et qu'elle sente qu'on étaient heureuses pour être elle heureuse vu que le sapin était fait pour nous... ou pas... (je suis claire là?) Et si mon père voyait que l'une d'entre nous 2 avait l'outrecuidance de ne pas baigner dans le boheur à cet instant précis, alors c'était la crise, la colère, la violence verbale, du coup maman pleurait ou se retenait mais bref elle n'était pas heureuse et du coup c'était de notre faute et du coup Noël allait être gaché.

Du coup tous les ans il y avait forcément une crise puisque maman était forcément sous pression par tout ça et que mon père le sentait et pétait les plombs et que c'était forcément de notre faute vu qu'on avait forcément pas fait tout ce qu'il fallait pour que maman soit zen et heureuse. Du coup malgré la crise, les cris, les pleurs, il fallait sourire et chanter ces saloperies de chants de Noël.

Une année, j'étais toute jeune adulte, partie de chez mes parents déjà pour mes études, ma soeur également je crois (mes souvenirs sur ce point sont flous) et comme chaque année au moment de décorer le sapin, une crise a éclater,pour une raison dont je n'ai pas le moindre souvenir évidemment. Papa et maman hurlaient, les chants de Noël chantaient et ma soeur et moi on se regardait avec la boule au ventre... Et je lui ai dit "viens on se casse", on est parties, toutes les 2 avec ma voiture, sans savoir où aller... on s'est arrêtées en bord de Loire, on a pleuré un bon moment et on s'est dit "qu'est-ce qu'on fait?" Le fait d'être parti m'avait fait prendre beaucoup de recul sur ma famille "parfaite" et surtout prendre de l'assurance, j'étais décidée à ne plus souffrir à cause d'eux (ou le moins possible, Paris ne s'est pas faite en 1 jour). J'ai proposé à ma soeur de filer sur DIjon, comme ça et d'y rester le temps qu'il faudrait jusqu'à ce qu'on ait envie de revenir (j'y habitais pour mes études). On y a beaucoup pensé, beaucoup réfléchi et puis la pression sociale a gagné. On s'est décidé à rentrer à la maison, et voir ce que cette absence de 2 bonnes heures avait pu provoquer, en espérant qu'il n'y ait pas eu un drame à cause de ça.

En arrivant, les chants de Noël chantaient, mama décorait le sapin en chantant, papa était sur le canapé, souriant, on est arrivée comme si de rien n'était, et on nous a tendu des décos pour qu'on s'y mette aussi... A ce moment là, on a compris à quel point on avait en fait peu d'importance dans tout ça, que le fait qu'on soit là ou pas n'était pas important, que l'important c'était que le sapin soit décoré dans la joie et avec les chants de Noël. On s'est assises l'une à côté de l'autre. On a arrêté nos parents, on leur a demander de s'assoir et de nous regarder et on a tenté de parler, d'expliquer. On a eu l'impression de parler chinois... Ces 2 personnes en face de nous n'avaient pas la moindre idée de ce qu'on essayait de leur expliquer, de ce qu'on avait ressenti, de notre douleur. Ils nous ont dit "oui ok" et il a fallu décorer ce satané sapin...

Les réveillons et jours de Noël, c'était pareil, on se devait que tout soit parfait. Il fallait aider maman pour pas qu'elle fatigue trop, être souriantes, agréables et heureuses en toute circonstance.

C'est pour ça que Noël je n'y arrive plus, pour moi c'est juste le comble de l'hypocrisie de ma famille cette période de l'année, le summum de la représentation, de la mascarade de famille que l'on était.

Pour moi Noël devrait être le moment où on a envie d'être avec ceux que l'ont aime, partager des moments, des repas, peu importe les conditions, offrir des cadeaux aussi (parce que j'adore offirir des cadeaux) mais parce qu'on en a envie, pas par obligation, pas parce que la famille parfaite se doit d'avoir une montagne de cadeaux pour ses enfants au pied du sapin.

Noël ça a été aussi durant de nombreuses années le focu sur ma situation de "célibataire moche et ratée" j'étais seule, je n'aurais jamais personne dans ma vie (dixit ma maman) et je n'avais pas de vie, pas d'avenir, je n'étais qu'une bonne à rien. Donc jouer à la fille parfaite, heureuse de faire partie de cette famille parfaite dans cette solitude était parfaitement insupportable (surtout après que ma soeur ait elle réussi à rencontrer quelqu'un et à ne plus être une ratée).

Aujourd'hui j'essaie de faire ça au maximum, de partager ce moment avec mon fils, avec ceux qui comptent pour moi, ceux que j'aime, mais hélas je ne peux pas être avec tous, et on a encore pas trouver le moyen d'envoyer promener toutes ces convenances sociales. Il faut encore faire réveillon à la maison (même si plus personne ne vient ou presque), le sapin de la maison familiale je vais enfin y échapper cette année... ouf... j'ai fait celui de l'an dernier seule en pleurant (j'aurais aimé j'avoue que ma soeur soit là pour faire ce 1er sapin sans maman, ce 1er sapin dans une maison qui n'est plus la nôtre aujourd'hui mais elle ne se sentait pas de le faire). Mon père comme d'habitude ne l'a pas fait, ça n'est pas son rôle, c'est le rôle des femms de la maison de faire le sapin, lui le fixe au sol. j'ai réussi à dire non à la décoration de la maison (ça aussi ça fait partir des inconditionnels de Noël) et pour le réveillon ma soeur et moi avons du prendre la relève de notre mère parce que bien sûr c'est à nous de gérer ça, c'est aux femmes de le faire.

L'année dernière, le 1er Noël sans maman, n'a fait qu'amplifier le sentiment de solitude depuis son départ, le sentiment que tout le monde était là pour elle et seulement pour elle et qu'elle partie il n'y avait plus personne. Le 1er Noël sans maman qui malgré tout ça essayait quand même de faire de cette période une jolie période et de nous gâter. Pour elle, donner était matériel, elle a compris tard qu'être là pour nous, pour moi, ça n'était pas forcément matériel, mais écouter, croire, être là juste. Cette année en plus de cette solitude de maman, s'ajoute celle liée à mon divorce. Je redeviens la ratée que personne n'aime, qui est incapable de se trouver un mec, qui n'a pas de vie. Cette année où mon fils comprend réellement pour la 1ère fois de sa vie ce que c'est que Noël et où il attend le père Noël et "d'être en famille" (ce sont ses propres mots), son père ne sera pas là. Et ça m'arrache le coeur, parce que malgré tout ce qui me sépare de son père, son père est plutôt un bon père, loulou l'adore et son père adore son fils également.

Vous dire que je me sens responsable et que je culpabilise de cette séparation est un euphémisme. Vous dire que je n'ai absolument aucune envie de retourner dans cette maison que mon père conserve précieusement comme le sanctuaire de ma mère en est un également. Mais pour le moment je n'ai pas trouvé d'autre solution, j'ai envie de voir ma soeur (qui elle habite dans l'est) de voir mes petits neveux d'amour dont ma crevette née fin mai et que je n'ai pas revu depuis juin, et elle ne peut pas nous héberger, moi je n'ai pas la force d'aller jusque là bas,moi je ne peux pas les héberger et eux n'ont pas le temps de venir jusque chez moi. La maison sanctuaire est la seule solution pour se voir.

Loulou a hâte de voir ses petits cousins (qu'il appelle ses frères), de voir sa tata et son tonton, de voir papy. Alors on va y aller, on va faire en sorte que ça se passe au mieux, je vais être heureuse d'offrir le peu de cadeau que j'ai à offrir mais que j'ai choisi avec soin et pour faire plaisir, hâte de voir le visage de mon ange le matin de Noël quand il découvrira tous ses cadeaux (oui papy s'est un peu lâché et tata aussi apparemment). Et on fera tout pour que ça se passe au mieux.

Au retour, le père Noël sera également passé à la maison (ici) avec les cadeaux et papa, maman et la copine de maman et on se refera quand même un petit Noël en famille avec papa et maman.

Et ensuite on verra... L'année prochaine est loin, on y pensera à ce moment là... et on ne va pas trop y réfléchir pour le moment... On ne va pas réfléchir du tout pour le moment, on va passer jour après jour jusqu'au début de l'année prochaine (où je souhaiterais pas la bonne année pour les mêmes raisons que celles expliquées plus haut), et on va reprendre le cours de notre vie, de ma vie aussi petite soit elle en ce moment...

Oui je vais être encore pénible quelques semaines, mais ça devrait se tasser fin janvier... et sait-on jamais, 2014 me réserve peut-être de belles surprises.... (on va faire semblant d'y croire un peu...)

Voilà vous savez tout pour ce soir!!!! et à très vite pour d'autres "merveilleuses" aventures!!!!! (bon vous êtes pas obligés de lire hein? oui je dis ça en bas du billet quand vous aurez tout lu je suis une sadique qui se donne bonne conscience...)

Noël et moi

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