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mon histoire de fibromyalgique
16 décembre 2013

Pourquoi?

Message du 15/08/2013

Ce soir alors que j'avais encore posté sur internet un statut comme quoi je n'arrive toujours pas à retravailler, une amie est venue me parler en privé pour me soutenir et tenter de me remonter le moral.

Cette discussion m'a fait réfléchir et elle m'a notamment interpellé sur le fait que j'éprouve le besoin de beaucouppartager mon mal être en public. Et c'est vrai.

Je me suis donc demandée pourquoi ce besoin de partager tout ça et de le dire et de le crier à tous et voilà ce que j'en ai déduit quelques heures plus tard (oui il est 1h20 du matin et alors?)

Et j'en ai tiré ces conclusions:

- Tout d'abord je crois que je déballe tout mon mal être et mes souffrances parce que j'en ai besoin pour pas exploser, le besoin de décharger les choses, de pas les garder en moi pour ne pas les faire fermenter encore plus, besoin de les lâcher. Non pas pour qu'on m'apporte une solution (je sais qu'il n'y en a pas et je n'attends pas ça de vous, quoique...) mais pour m'alléger du poids de tout ça au quotidien. Elle m'a suggéré de le faire en privé mais en privé ça implique d'interpeller directement qq un et de lui dire "et je vais pas bien tu veux bien me remonter le moral" et ça c'est trop pour moi, je ne peux pas vous demander ça... j'ai l'impression que quand je m'adresse à tout le monde, je m'adresse aussi à personne et que ne répondent que ceux qui veulent... (enfin j'espère). Bizarrement je ne veux pas vous imposer ça alors que je vous l'impose quand même...

-Et puis en creusant un peu, et en me demandant pourquoi oui ce besoin de l'exprimer sur ma page FB notamment, je me suis rendue compte du besoin que j'ai aussi de me justifier. Et je crois que si je vous raconte autant tout ce qui se passe c'est aussi pour ça... Pour justifier le fait que je ne fais rien, que je ne sors pas, que je ne travaille pas, et en ce moment que même mes commandes au crochet n'avancentpas d'un pouce puisque je n'arrive plus à crocheter depuis des jours et des jours.
Je ne veux pas qu'on me prenne pour une grosse feignasse vissée à son canapé qui ne fait rien de ses journées et trouve ça plutôt pas mal comme vie.

Et j'ai besoin de vous expliquer que non c'est insupportable et je paierais cher, vraiment cher pour retrouver ma santé. Non je ne suis pas une feignante qui a pas la volonté de se bouger les fesses pour que sa vie avance et se laisse paralyser pas sa pseudo maladie. j'ai besoin de vous le prouver, mais j'ai surtout besoin de me la prouver à moi, par rapport à mon enfance, mon passé et les 8 ans où tous les médecins me l'ont répété. Je culpabilise en fait énormément de cette situation.

ET en parallèle, je commence à me dire aussi que ça doit vraiment vous gaver à longueur de journées mes post sans issu et "no-future" et douleurs et tout ça... et je me dis que vous devez en avoir marre et que vous allez vous lasser de tout ça et partir (ce que je ne pourrai pas vous reprocher évidemment), et pour ceux qui restent et qui aimeraient m'aider et me soutenir, peut-être que vous ne savez plus quoi me dire à force, l'impression que tout ça ne sert à rien, le sentiment d'impuissance (que j'ai aussi) et je vous comprends.

Je commence aussi à me rendre compte ces derniers temps que je ne me reconnais pas, que je ne suis pas cette fille comlètement éteinte et dépressive qui se morfond toute la journée. Bon ok j'arrive quand même par moment à profiter et à ne pas me poser de question, voir les sourires et entendre les éclats de rire de mon fils, mais oui je ne suis plus la même qu'avant.

Et cette nouvelle Anne, je ne l'aime pas... Mais alors pas du tout, je la déteste. Elle n'est pas moi... Et pourtant... je suis moi, la même logiquement... J'ai le sentiment de m'être battue pendant 30 ans pour arriver à m'accepter et même à m'aimer (bon pas totalement non plus mais j'avançais vraiment).. Je commençais vraiment à apprécier celle que j'étais, à me dire que je n'aimerais pas être quelqu'un d'autre, même s'il restait quelques petites choses à régler... Ces mêmes petites choses qui aujourd'hui prennent tout l'espace de ma vie, et qui masquent tout le reste.

Et là je suis en colère de devoir tout recommencer, de devoir accepter cette Anne qui est tout ce que je déteste, j'ai l'impression d'avoir été punie... De quoi je ne sais pas et je sais que c'est débile mais c'est un ressenti. Non je n'ai pas envie de l'aimer cette fille et d'aimer cette maladie qui fait ce qu'elle est.

Et c'est ça que je vous crie à longueur de journée, non cette fille n'est pas moi!!!!!!

Je ne peux pas, en parallèle, m'empêcher de penser qu'un jour j'irai mieux, que je me retrouverai. Oh bien sûr pas exactement la même qu'avant parce que déjà j'aurais quelques années en plus, mais au fond, intrinsèquement (oui je cause bien à 1h30 du matin) retrouver celle que je me suis battue pour aimer et que j'ai pas envie de perdre. Et vous la faire voir... Parce que, mine de rien, vous ne m'avez jamais connu comme ça... Et j'étais tellement différente... Tellement enjouée, gaie, rigolote, à vouloir toujours faire plein de choses, sortir, voir des choses, ce besoin de toujours apprendre et comprendre tout ce qui m'entourait, me promener, regarder dehors, profiter, sentir le vent sur mon visage et le soleil dans mon dos. Tout ce que je ne suis plus et ne fais plus parce que sortir de chez moi est une torture, m'habiller est une torture, marcher est une torture.

J'aimerais tellement vous la présenter... Vous l'aimeriez je pense... Et c'est pour ça que je ne peux pas me résoudre à m'enterrer et à laisser celle qui je suis ajourd'hui exister pleinement... C'est pas possible... Elle est pas moi, elle est pas agréable, pas intelligente, pas drôle, pas gaie... C'est pas moi...

Donc je vais essayer peut-être de moins vous saouler avec mes posts de dépressive congénitale (pas sûre que j'y arrive de suite, soyez sympas laissez moi encore quelques semaines que je puisse retourer voir ma psy et tout décharger chez elle), et oui j'espère au plus profond de moi encore et toujours que je vais aller mieux un jour... Et que vous me verrez... Enfin...

Merci encore à tous et toutes pour votre soutien, même un simple "bisous" ou "calins" ou "courage" me fait du bien parce que je sais que vous êtes encore là... c'est tout ce dont j'ai besoin et c'est tout ce que vous pouvez faire pour moi.

Et en prime une photo de mon rayon de soleil, mon ange...

IMG_0161

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